22-07-2025
Royaume-Uni : les villes endettées réclament une taxe touristique
La municipalité de Brent, dans le Grand Londres, est montée au créneau, demandant au gouvernement travailliste de Keir Starmer, le droit d'instaurer une taxe de séjour.
L'an dernier, le Royaume-Uni a accueilli 41,2 millions de touristes étrangers, selon VisitBritain, dépassant l'année record de 2019 pré-Covid. La capitale londonienne en capte à elle seule plus de la moitié d'entre eux. À l'heure où les finances publiques sont exsangues, les municipalités considèrent cette manne touristique d'un nouvel œil.
Au nord-ouest de Londres, le « borough » de Brent, l'une des 32 municipalités du Grand Londres, réclame au gouvernement travailliste de Keir Starmer le droit d'instaurer une taxe de séjour. Si les visiteurs sont prêts à dépenser au minimum plusieurs centaines de livres sterling pour assister aux concerts de Coldplay ou d'Oasis à Wembley, quelle différence pourrait bien faire quelques livres supplémentaires ? Brent a cruellement besoin de renflouer ses caisses : son budget a fondu de 75 % depuis 2010 au terme de plusieurs vagues d'austérité.
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285 millions d'euros par an
D'autres municipalités anglaises font aussi pression sur Keir Starmer d'autant que l'Écosse et le pays de Galles, eux, ont déjà sauté le pas. La ville d'Édimbourg estime que la nouvelle taxe sur les nuitées - en vigueur à partir de juillet prochain - lui rapportera 100 millions de livres sterling (115 millions d'euros) d'ici 2030. Quant aux autorités locales galloises, elles pourront instaurer une modeste taxe de 1,30 livre sterling par personne et par nuitée (hors campings et auberges de jeunesse) à partir de 2027. La loi vient d'être votée par l'Assemblée de Cardiff.
À l'échelle de Londres, une taxe de séjour pourrait générer l'équivalent de 285 millions d'euros par an. Ces recettes pourraient servir à combler, par exemple, le déficit de la police londonienne obligée de licencier cette année 1700 officiers et autres membres du personnel.